Crise de confiance entre l'État et les acteurs du vélo : pourquoi l'aménagement cyclable doit devenir une priorité nationale

Le 16 avril 2025, la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) a tiré la sonnette d’alarme sur LinkedIn. La cause : l’exclusion des représentants du vélo de la conférence nationale de financement des mobilités, alors même que le ministre chargé des Transports, Philippe Tabarot, avait promis leur participation. Une décision perçue comme un nouveau désengagement de l’État envers la politique cyclable. Pour les professionnels de l’aménagement vélo, cette prise de distance est non seulement incompréhensible mais dangereuse. À l’heure où la demande pour des infrastructures cyclables sécurisées et des stationnements vélo adaptés explose, l’absence de vision claire compromet des années de progrès.
Crise de confiance entre l'État et les acteurs du vélo : pourquoi l'aménagement cyclable doit devenir une priorité nationale

Un contexte politique en demi-teinte pour le vélo

La nomination de Philippe Tabarot comme ministre délégué chargé des Transports avait suscité quelques espoirs. Connu pour son engagement sur les transports publics et l’intermodalité, il avait co-signé le rapport sur les Services Express Régionaux Métropolitains (SERM), favorable à une meilleure intégration du vélo dans les gares. Il avait même reconnu l’importance de parkings vélos sécurisés à proximité des hubs de transport.

Cependant, les signaux récents montrent un recul du soutien gouvernemental :

Des paroles sans actes : les attentes trahies de la FUB

Le ministre Tabarot affirmait vouloir inclure la FUB dans les discussions clés. Pourtant, aucune association cycliste n’a été conviée aux travaux en cours. Un choix lourd de conséquences alors que cette conférence devait définir les financements à venir pour les mobilités durables.

La FUB dénonce un signal préoccupant, d’autant plus que les financements dédiés aux services vélo, à l’éducation à la mobilité et aux infrastructures sont déjà fragilisés. Sans continuité budgétaire, les politiques cyclables locales se retrouvent en suspens.

Les violences routières : une réalité ignorée par les pouvoirs publics

L’autre alerte est venue le 14 avril via l’Association des Maires de France : les violences routières à l’encontre des cyclistes explosent. Une étude menée par la FUB et 12 autres associations révèle que près de 50 % des témoignages de cyclistes font état de violences physiques ou de leurs conséquences.

Ces agressions ne sont pas isolées. Elles traduisent un problème structurel de partage de la voirie, exacerbé par l’absence d’infrastructures cyclables sécurisées et d’un aménagement adapté.

Un besoin urgent de rééquilibrage de l’espace public

Les associations réclament une série de mesures concrètes :

  • Généralisation du 30 km/h en agglomération,
  • Sécurisation des trajets à vélo hors agglomération,
  • Automatisation du contrôle des infractions aux règles cyclables,
  • Meilleure formation des forces de l’ordre et des collectivités locales,
  • Fin des évaluations préalables bloquantes pour les aménagements cyclables. Pour en savoir plus sur les obligations des collectivités en matière d'aménagement cyclables cliquez ici.

Ces propositions vont dans le sens d’un rééquilibrage de l’espace public, où le vélo aurait enfin sa juste place, notamment à travers des infrastructures dédiées et des stationnements adaptés à la réalité d’usage.

Le stationnement vélo, une composante-clé des politiques cyclables

L’aménagement de parkings vélo est une des conditions essentielles à la réussite d’une politique cyclable. Qu’il s’agisse :

  • de copropriétés,
  • d’entreprises,
  • de bailleurs sociaux,
  • de promoteurs immobiliers ou
  • d’établissements scolaires,

tous les projets nécessitent une solution de stationnement vélo sécurisée, bien dimensionnée et conforme à la réglementation.

👉 Or, sans financement dédié, ces projets stagnent. En tant quexperte en conception et chiffrage de parkings vélo, je constate une tension croissante : les demandes explosent, mais les aides publiques régressent, rendant plus difficile la concrétisation des projets.

Pourquoi la place du vélo dans la conférence de financement est stratégique

Intégrer les représentants du vélo dans les discussions de financement, c’est permettre :

  • Une prise en compte des besoins réels du terrain,
  • Une cohérence entre les infrastructures de transport et les services associés,
  • Une réduction des conflits d’usage grâce à un aménagement adapté,
  • Une accélération de la transition vers des mobilités douces.

Exclure ces acteurs, c’est priver l’État d’une expertise précieuse pour orienter les financements vers les bons leviers : aménagements sécurisés, continuité cyclable, stationnement sécurisé, services vélos partagés.

Ce que les collectivités peuvent faire malgré l’inaction de l’État

Face à l’attentisme de l’État, les collectivités locales ont un rôle majeur à jouer :

  • Investir dans les aménagements cyclables de qualité,
  • Former leurs services techniques à la conception d’infrastructures vélo,
  • Faire appel à des experts indépendants pour dimensionner et chiffrer des parkings vélo adaptés,
  • Intégrer systématiquement le stationnement vélo dans tout projet immobilier ou d’aménagement urbain.

Mon accompagnement s’inscrit précisément dans cette dynamique. Je propose un service clé en main pour :

  • Auditer les besoins réels,
  • Dessiner un plan de stationnement conforme et évolutif,
  • Estimer le coût précis pour faciliter la budgétisation.

L'avenir du vélo se joue maintenant

En 2025, il n’est plus possible de reléguer le vélo au second plan. Entre urgence climatique, explosion des coûts énergétiques et aspiration croissante à des mobilités douces, le vélo s’impose comme une solution incontournable.

Mais sans infrastructures cohérentes ni stationnements sécurisés, cette dynamique risque de s’essouffler. Le désengagement de l’État est un très mauvais signal pour les porteurs de projets, les élus locaux et les entreprises.

Conclusion : faire du vélo une vraie priorité politique

Le temps des demi-mesures est révolu. Si le gouvernement Bayrou souhaite réellement accélérer la transition écologique, il doit :

  • Placer le vélo au cœur de sa politique de mobilité,
  • Assurer un financement pérenne des infrastructures cyclables,
  • Écouter les acteurs de terrain, comme la FUB et les experts en aménagements cyclables,
  • Offrir aux usagers des parcours sûrs et des lieux de stationnement sécurisés.

En tant que professionnelle spécialisée dans les parkings vélo, je reste mobilisée pour accompagner toutes les structures (public ou privé) qui veulent agir maintenant. Car c’est à l’échelle locale, dans chaque bâtiment, chaque établissement, que se construit l’avenir du vélo en France. Cliquez ici pour me contacter.

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