À l'approche des élections législatives, si le vélo est un sujet pour vous, vous serez probablement intéressé par l'analyse que la FUB avait mené lors des élections présidentielles de 2022 sur les positions des différents partis politiques français concernant le vélo. Plusieurs candidats ont abordé la question des mobilités actives, chacun avec des engagements variés et parfois contrastés.
Rappelons que 4 Français sur 5 considèrent leur voiture comme un gouffre financier, 75% souhaiteraient utiliser un autre mode de transport au quotidien et 53% utiliseraient davantage le vélo si les infrastructures étaient meilleures. Bien entendu, la décision de voter pour un parti politique ou un autre ne se fera pas sur le vélo mais cela reste intéressant de connaitre leur avis sur le sujet.
Les élections présidentielles de 2022 ont été marquées par une diversité d'approches parmi les candidats principaux concernant la place du vélo dans leurs programmes politiques. Bien que la question du vélo n'ait pas dominé le débat public, elle a néanmoins révélé des différences significatives dans les engagements et les priorités des candidats.
Yannick Jadot a été en tête avec un score parfait de 10/10 selon la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB), démontrant des engagements forts pour le vélo. Son programme incluait des mesures chiffrées visant à atteindre 15% de part modale pour le vélo d'ici 2030, et il avait publiquement soutenu cette cause lors de ses meetings, y compris en se déplaçant à bicyclette.
Jean-Luc Mélenchon avait une vision ambitieuse pour le vélo et les mobilités actives, incluant la réduction de la vitesse en ville et en dehors en l'absence d'aménagements cyclables. Bien que son programme ait été favorable aux mesures du Livre blanc de la FUB, il avait été critiqué pour ne pas avoir suffisamment mis en avant ces engagements publiquement.
Anne Hidalgo a également obtenu un score élevé de 8/10, soutenant largement les mesures du Livre blanc pour le vélo et les mobilités actives. Sa politique incluait des engagements concrets, bien que son discours public sur la réduction générale de la vitesse en ville ait été perçu comme plus prudent.
Fabien Roussel a soutenu la quasi-totalité des mesures du Livre blanc, bien que le vélo n'ait pas occupé une place centrale dans son programme. Ses prises de parole étaient réservées et n'ont pas reflété de manière exhaustive son engagement en faveur du vélo.
Philippe Poutou a obtenu une note de 6/10, soutenant les propositions de l'Alliance et le Livre blanc, bien que le vélo ne soit pas un thème central dans ses discours publics ni dans son programme.
Emmanuel Macron a reçu un score modeste de 3/10. Bien qu'il ait soutenu quelques mesures du Livre blanc, le vélo n'a pas été abordé de manière substantielle dans son programme ni dans ses discours publics.
Nathalie Artaud n'a pas répondu au questionnaire de la FUB et n'a pas intégré le vélo dans son programme ou ses discours, recevant ainsi un score de 0/10.
Valérie Pécresse a reçu une faible note de 2/10, n'intégrant pas le vélo de manière significative dans son programme ou ses interventions publiques, malgré une certaine compréhension des enjeux.
Marine Le Pen a obtenu une note de 1/10, ses propositions concernant le vélo se limitant aux loisirs et au tourisme, sans développer de vision politique claire ou de soutien public marqué. Elle n’a fait aucune prise de parole publique sur le sujet et n'avait pas répondu au questionnaire de la FUB. Aucun membres du Club des élus nationaux pour le vélo n'appartiennent au RN.
Jean Lassalle n'a pas inclus le vélo dans son programme ni dans ses interventions publiques, ce qui lui a valu un score nul de 0/10.
Nicolas Dupont-Aignan n'a pas mentionné le vélo ni les mobilités actives dans son programme, recevant même une note négative de -2 pour ses positions qui vont à l'encontre du développement du vélo.
Éric Zemmour n'a pas abordé le vélo dans son programme et a refusé de répondre au questionnaire de la FUB, recevant également un score de -2 pour ses propos peu favorables aux mobilités actives.
La Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) a récemment lancé un manifeste pour inciter les élus aux prochaines législatives à favoriser les programmes en faveur du vélo. Ce document souligne l'importance de la mobilité dans notre vie quotidienne et met en lumière les difficultés rencontrées par de nombreux Français, qu'ils résident en milieu rural ou urbain, dans les villages, les banlieues, les centres-bourgs ou les centres-villes.
La FUB pointe du doigt l'absence d'un système de transport global capable de répondre aux besoins quotidiens, ce qui entraîne une dépendance excessive à la voiture. Cette situation, selon le manifeste, empêche l'accès à des services essentiels et pèse lourdement sur le budget des ménages.
Le manifeste révèle des chiffres alarmants : 4 Français sur 5 considèrent leur voiture comme un gouffre financier, 75% souhaiteraient utiliser un autre mode de transport au quotidien, et 53% utiliseraient davantage le vélo si les infrastructures étaient meilleures.
Pour la FUB, lutter contre la mal-mobilité, c'est avant tout combattre la fracture sociale et la précarité. Il s'agit de favoriser une plus grande inclusion des personnes contraintes dans leurs déplacements et de libérer du pouvoir d'achat pour les ménages, particulièrement affectés par l'inflation des coûts de l'énergie.
Le manifeste insiste également sur la nécessité d'une transition écologique qui réponde aux besoins des personnes tout en préservant l'environnement. Cette transition doit inclure une offre de transport durable combinant vélo, marche et transports en commun, comme le souhaitent 80% des Français.
La FUB appelle à la création d’un système de mobilité durable, piloté par les pouvoirs publics et organisé par les acteurs locaux. Ce système doit combiner divers modes de transport durables pour répondre aux enjeux de justice sociale et d'accessibilité.
Le manifeste souligne l'importance de développer des infrastructures et des équipements sécurisés pour le vélo, afin de répondre aux besoins des 17 millions de cyclistes français, en particulier dans les zones rurales et périurbaines.
L'objectif ultime de la FUB est que chaque personne puisse se déplacer facilement à pied, à vélo ou en transports en commun pour accéder aux services du quotidien. Le manifeste appelle à un système de mobilité qui ne fracture plus nos sociétés et nos territoires, mais qui nous rassemble autour d’espaces publics conviviaux.
Pour la justice sociale, pour le lien social et pour la préservation de l’environnement, la FUB propose une nouvelle devise : Liberté, Égalité, Fraternité, Mobilité !
L'analyse des positions des partis politiques révèle des écarts importants dans leur engagement en faveur du vélo lors des élections présidentielles de 2022. Alors que certains candidats ont affirmé des politiques ambitieuses et chiffrées pour promouvoir le vélo comme mode de déplacement durable, d'autres ont négligé cette question ou ont adopté des positions réservées. Le vélo est pourtant une solution efficace pour décarboner notre mobilité et une des réponses face aux enjeux du dérèglement climatique.
En prévision des élections législatives, il est crucial de surveiller comment les partis ajusteront leurs politiques de mobilité pour répondre aux attentes croissantes des électeurs en matière de durabilité et de qualité de vie des territoires. Ceci dépasse évidemment la simple question du vélo qui n'est qu'un des outils pour lutter contre la pollution liée à nos modes déplacement.
Les élections présidentielles de 2022 ont illustré la diversité des approches des partis politiques français concernant le vélo. Bien que certains candidats aient pris des engagements forts en faveur du vélo comme mode de transport quotidien, d'autres ont encore des progrès à faire pour intégrer pleinement cette question dans leurs programmes et leurs discours publics. Il est clair que le vélo ne constitue pas le pivot central des débats pour les prochaines élections. Au-delà de cette question, l'avenir de la mobilité en France ne sera pas le critère principal influençant le vote des électeurs pour tel ou tel parti. Ce sont plutôt leurs perspectives sur la société qui guidera leur choix. Cependant, l'issue des prochaines élections législatives jouera un rôle déterminant dans l'élaboration de nos politiques de mobilité. Assurer un accès généralisé au vélo pour tous sur l'ensemble du territoire nécessitera inévitablement une politique publique favorable. Pour rappel, la prochaine échéance politique sur le vélo concerne la prolongation du programme Alvéole+.